Une fois de plus, la triche est récompensée grâce à… l’Union cycliste internationale (UCI) et ses règles mal ficelées
Les anciens consommateurs de substances illicites ont plus de chance de rebondir après leur carrière sportive en obtenant un poste de directeur sportif, de manageur ou de consultant TV alors que ceux qui ont respecté les règles rament à contre-courant pour décrocher un poste équivalent.
Document unique réalisé à partir des actes officiels des mairies. Jamais publié à ce jour dans aucun des multiples ouvrages consacrés au Tour de France, notamment ceux du journal L’Equipe.
Que le milieu sportif en général et le rugby en particulier – à chaque contrôle positif de l’un d’eux – n’ait comme défense que le mot festif à la bouche montre bien qu’avec eux le dopage n’est pas près d’être marginalisé.
La cocaïne et un vrai dopant. Lire ci-dessous les bonus attendus :
Rugby – Des franchissements de ligne suspects
POST-IT – Les bonus attendus : effets recherchés par les sportifs.
Accentuer l’acuité cérébrale afin de mieux percevoir et plus vite la lecture du jeu (sports d’équipe, tennis, etc.)
Exalter vigilance et mémorisation
Stimuler l’humeur : euphorie
Ajuster les réflexes
Jouer relâché pour libérer ses coups le long des lignes (tennis)
Tenter des coups (tennis) ou des tirs (football, basketball) « impossibles »
Se sentir imbattable, invincible, pourvu de forces décuplées (sports d’équipes et individuels)
Franchir les barrières, les obstacles ou les parois qu’en temps normal seraient jugées hors des limites humaines (alpinisme, escalade)
Tous ces « avantages » sont obtenus pour une durée de 20 à 40 minutes après avoir reniflé une dose de cocaïne
Augmenter l’endurance sans viatique nutritionnel surajouté
En musculation, permet de mieux supporter les sensations douloureuses au cours des dernières répétitions des séries très intenses, ce qui aide le sportif à se dépasser. De plus, elle sensibilise les muscles à l’action du système nerveux, ce qui augmente la force (rugby, haltérophilie, sports dans lesquels la masse physique peut faire la différence…).
Le docteur Claude Olievenstein, l’un des grands spécialistes des drogues, expliquait il y a près de 40 ans les effets favorables de la coke sur la performance :
La prise de coke est-elle compatible avec l’effort sportif de haute compétition ?
« Bien sûr ! La cocaïne a un effet excitant et défatigant. Lorsque l’intoxication n’est pas dans sa phase avancée, elle donne des réflexes mieux ajustés. Elle procure une euphorie qui se double d’un sentiment de toute-puissance et d’invulnérabilité. Elle augmente la clairvoyance. En cela, ses effets sont assez comparables à ceux des amphétamines. J’ai été, en tennis, surpris plus d’une fois par les dilatations de pupilles… C’était visible à la télévision ! »
Autorisée dans l’intervalle des compétitions !!!
Compte tenu qu’elle est facilement détectable, elle est devenue un produit stimulant de l’entraînement et des contraintes de vie de la haute compétition, notamment en raison de la surdose des chocs et autres plaquages sur des années.
Autorisée par l’AMA (Agence mondiale antidopage) dans l’intervalle des compétitions, elle booste les charges d’entraînement et donc le résultat des matches.
Plusieurs joueurs du Top 14 ont eu récemment maille à partie avec la cocaïne, un stimulant souvent plus efficace que les amphétamines. Rappelons que l’AMA distingue des substances interdites seulement en compétition et les autorisent pendant l’entraînement. La cocaïne appartient à cette catégorie et peut être consommée en toute liberté du lundi au samedi si, bien sûr les matches ont lieu le dimanche.
Une règle absurde qui pousse à nous interroger sur la véritable qualification des experts du Comité liste de l’Agence antidopage.
La permission de se doper à la cocaïne à l’entraînement existe depuis 2002-2003 et la main mise de l’AMA sur l’antidopage planétaire
Il y a 14 ans, Pieter De Villiers, un international français d’origine sud-africaine, lors d’un contrôle inopiné au centre de musculation du Stade Français à l’Aquaboulevard, avait été testé positif à la cocaïne et à l’ecstasy (métamphétamine). Il n’avait pas été sanctionné au prétexte que les substances en tant que stimulants n’étaient pas prohibées en dehors de la compétition. Rien n’a donc changé depuis 14 ans dans le petit monde des instances sportives fédérales et antidopage. Aujourd’hui, je n’ai pas besoin de réécrire un article, j’avais dans Sud-Ouest Dimanche et le bimestriel Sport et Vie, ainsi que dans l’hebdomadaire Le Point au début de l’année 2003 déjà, détaillé l’absurdité de la règle libéralisant la cocaïne à l’entraînement.
Au final, on constate que l’Agence mondiale antidopage n’est pas la bonne structure pour lutter efficacement contre le dopage en laissant les sportifs se sublimer pendant les entraînements (certains en ont trois par jour) pour booster leurs performances en compétition.
Merci l’AMA.
POST-IT – Drogue ou dopant ?
Le quotidien L’Equipe a mis 32 ans pour comprendre que la cocaïne dans le sport pouvait être un dopant efficace. Le 21 novembre 1985, deux collaborateurs de la rubrique tennis écrivent sur la cocaïne une page entière titrée « Blanc comme neige ? » et, pour bien montrer dans quel camp ils sont alors qu’ils n’ont aucune légitimité pour donner un avis sur la substance, leurs textes se déclinent sous la manchette : « Dossier drogue ».
L’Equipe, 21 novembre 1985
J’apparais dans un encadré alors qu’aucun des deux plumitifs ne m’a jamais contacté directement. A l’époque, dans les médias, je mettais en garde le milieu sportif dans son ensemble que la cocaïne n’était pas qu’une drogue sociale, récréative ou festive mais aussi un vrai produit dopant. D’ailleurs, elle avait commencé ‘’sa carrière’’ au XVe siècle en tant que soutien de l’effort physique. Par un effet pendulaire dont les journalistes ont le secret, dans L’Equipe du 28 février 2017, ils se sont mis à trois pour titrer leur papier « Il est urgent d’agir » en admettant en chœur que « l’usage [de cocaïne] peut être récréatif mais son action dopante est réelle. »
Le « dopage mécanique » consiste à utiliser des méthodes illégales d’augmentation de la performance de 3 à 5% grâce à une technique utilisant un petit moteur électrique dissimulé dans le cadre d’un vélo ou dans les roues. Rappelons que l’EPO et la transfusion sanguine donnent un bonus de 5 à 10% (tous les sportifs ne sont pas répondeurs au même niveau).
Néanmois, dans le règlement de l’Union cycliste internationale (UCI) pour cette fraude totalement en désaccord avec la notion d’éthique sportive, les athlètes épinglés ne sont mis à pied que 6 mois, l’instance uceienne arguant que la santé des compétiteurs-tricheurs n’est pas en jeu. Pourtant, avec un tel handicap, les concurrents fair play – pour suivre les adeptes du vélo avec assistance électrique (VAE) – sont obligés de se mettre automatiquement dans le rouge lors des démarrages, des ascensions, des échappées, soit chaque fois qu’ils doivent répondre aux attaques décisives.
Ajoutons que le but de la compétition, c’est de performer, de se faire remarquer. Personne ne souhaite être largué, ni même terminer dans le peloton des battus autrement dit avec les etc… Comment se valoriser avec de tels résultats ?
Donc les motorisés, en imposant aux autres un effort exagéré, les contraint à prendre des risques avec leur santé. In fine, le dopage technologique est mauvais pour la santé des autres alors que la manipulation biologique expose à la fois le consommateur de drogues de la performance mais aussi son adversaire qui tente – arcbouté sur sa machine – de le suivre jusqu’à ce qu’il explose.